Donc un objet considéré comme immoral peut-être beau. J’ai vu fermenter les marais énormes, nasses. La condition humaine apparaît sans voile.C’est par la révolte que le poète   choisit de l’assumer. Les intestins de ces animaux ont cru tirer tout ce qu’il y avait à tirer de la nourriture ingurgitée par l’animal. Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs. Pour moi, poète chétif1,Ton jeune corps maladif,Plein de taches de rousseur,À sa douceur. Le plus sombre du livre. On retrouve évidemment ici le « j’ai pris ta boue et j’en ai fait de l’or » baudelairien mais aussi, ce qui se passe avec la plupart des textes de cette année : on part du mal pour aboutir à une oeuvre esthétique, souvent atemporelle, capable de résonner en chacun de nous. 3 Veule : qui n'a aucune volonté ou aucune force.4 Brûle-gueule : pipe de marin à tuyau très court. C’est la naissance du PARNASSE* qui revendique un art qui ne sert à rien, et qui n’existe que par sa beauté : « il n’y a vraiment de beaux que ceux qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid » préface à Mademoiselle Maupin, 1836, C’est la théorie de « l’art pour l’art » qui influencera Baudelaire puis les symbolistes. Planche folle, escorté des hippocampes noirs, Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques. Seul l’idéal peut nous sauver du spleen et l’esprit sans idéal est condamné au vertige du spleen. Il découvre l’écrivain américain Edgar Allan Poe. Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,Une ébauche lente à venir,Sur la toile oubliée, et que l'artiste achèveSeulement par le souvenir. « Extraire la beauté du Mal », tel est l’objet de son travail poétique, d’où le titre oxymorique des Fleurs du Mal. Suivra la Monarchie de Juillet (1830-1848) plus libéral que la Restauration, Louis-Philippe est appelé roi des Français et non plus roi de France. Dans le poème, Rimbaud fait donc l’expérience de l’échec. Valetaille9 de rimeursTe dédiant leurs primeursEt contemplant ton soulierSous l'escalier. L’Orient, auquel l’époque prête tout ce qu’elle n’assume pas chez elle -barbarie, passion, sensualité débridée, est objet de fascination (orientalisme). Tu compterais dans tes litsPlus de baisers que de lis13Et rangerais sous tes loisPlus d'un Valois14 ! Les Fleuves m’ont laissé descendre où je voulais. Très influencé par les théories de   l’hérédité dans la constitution psychologique de la personne, il voit l’individu comme pris dans un réseau de conditionnements. N’auraient pas repêché la carcasse ivre d’eau ; Libre, fumant, monté de brumes violettes, Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur. Les critiques à son propos sont élogieuses mais le procureur impérial intente un procès à Baudelaire. Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages. Journaux intimes (1887), Mon coeur mis à nu. – Et de longs corbillards, sans tambours ni musique, Défilent lentement dans mon âme; l’Espoir, Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique, Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir. Il veut et va renouveler totalement la création poétique. Les critiques se sont acharnés à trouver un sens à la structure du recueil mais il est plus prudent de proposer des hypothèses : dans la seconde édition, 126 poèmes sont regroupés en six sections de longueurs très inégales. Parfois, martyr lassé des pôles et des zones, La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux, Montait vers moi ses fleurs d’ombre aux ventouses jaunes, Et je restais, ainsi qu’une femme à genoux…, Presque île, ballottant sur mes bords les querelles. En 1857, il écrit dans l'esquisse d'un poème : « J'ai pétri de la boue et j'en ai fait de l'or » (« Orgueil », Les Fleurs du Mal). Mais le beau est défini chez lui d’une façon radicalement neuve  : le beau pour Baudelaire « est toujours bizarre », « C’est son immatriculation, sa caractéristique » in Curiosités esthétiques (1868) . C’est le thème d’Une Charogne : la beauté mourra et le poète gardera la forme et l’essence divines de ses amours décomposées…, Sur une route, le poète et sa belle découvre un cadavre de femme en putréfaction…. Ô que j’aille à la mer ! Le monde et la poésie ne font qu’un. Baudelaire est à la fois un héritier et un précurseur. Je sens que des oiseaux sont ivresD’être parmi l’écume inconnue et les cieux !Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeuxNe retiendra ce coeur qui dans la mer se trempeÔ nuits ! Le Poète  accepte la souffrance comme « un divin remède à nos impuretés » et Dieu destine au poète une place de choix dans son paradis. L’ouvrage est condamné pour offense à la morale publique et aux bonnes moeurs en raison de «l’effet funeste des tableaux» qui, «dans les pièces incriminées, conduisent nécessairement à l’excitation des sens par un réalisme grossier et offensant pour la pudeur». Par l’alchimie du verbe, justement. Baudelaire refusera cette union et sera toujours en opposition avec ce militaire aux valeurs et aspirations trop différentes des siennes. “…dans tout homme, à toute heure, deux postulations simultanées, l’une vers Dieu, l’autre vers Satan. Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames. c’est l’inconnu et c’est la seule terre vers laquelle le voyageur revenu de tous les voyages peut encore s’embarquer. Ses flâneries lui font découvrir la modernité urbaine mais accentuent aussi son sentiment de solitude. S’il cherche un ailleurs, donc l’évasion ce n’est pas parce que la vie n’a pour lui aucune couleur, aucun son, c’est qu’elle le déçoit parce qu’il en espère énormément. En effet, la plupart des poèmes des Fleurs du mal sont des sonnets écrits en alexandrin (Correspondances, La muse malade, Parfum exotique…). le mythe de la caverne), les apparences du monde sensible, autrement dit la réalité qui nous entoure, ne seraient que le reflet, la pâle copie d’un monde invisible qui nous est inaccessible, une sorte d’au-delà idéal, où tout atteindrait sa perfection, sa parfaite essence : beauté, amour…. Et la poésie naitra de la torture infligée au moi conscient. Pourtant, le scarabée trouve, à l’intérieur de ce qui a été rejeté, la nourriture nécessaire à sa survie grâce à un système intestinal dont la précision, la finesse et une incroyable sensibilité surpassent celles de n’importe quel mammifère. Comme d’un cercueil vert en fer blanc, une têteDe femme à cheveux bruns fortement pommadésD’une vieille baignoire émerge, lente et bête,Avec des déficits assez mal ravaudés ;Puis le col gras et gris, les larges omoplatesQui saillent ; le dos court qui rentre et qui ressort ;Puis les rondeurs des reins semblent prendre l’essor ;La graisse sous la peau paraît en feuilles plates ;L’échine est un peu rouge, et le tout sent un goûtHorrible étrangement ; on remarque surtoutDes singularités qu’il faut voir à la loupe…Les reins portent deux mots gravés : Clara Venus ;– Et tout ce corps remue et tend sa large croupeBelle hideusement d’un ulcère à l’anus. Derrière les rochers une chienne inquièteNous regardait d'un œil fâché,Épiant le moment de reprendre au squeletteLe morceau qu'elle avait lâché. L’ennui est la marque sur l’homme moderne, du péché originel : si l’homme est mélancolique, c’est parce qu’il se souvient de la chute*. Rimbaud n’écrira que pendant quelques années (de 17 à 20 ans) mais après lui, la poésie ne pourra plus jamais être la même. Spécial bac français : les trucs à retenir sur Les Fleurs du mal Le courant littéraire : Les Fleurs du mal sont marquées par l'esthétique du Parnasse et le Romantisme. En effet, la fin de sa vie est marquée par la maladie. (…) Mais parmi les chacals, les panthères, les lices. En 1848 des émeutes mettent à bas le Monarchie de Juillet qui sera remplacée par la II° République (1848-1852). Soigné d’abord par Malassis, il est ramené à Paris en juillet 1866 et placé dans une maison de santé, où son agonie se prolonge plusieurs mois encore ; la mort vient enfin le délivrer du supplice de voir, de comprendre, et de ne pouvoir rien exprimer. Elle consiste à composer cet univers qui nous parvient comme incohérent, elle consiste à …ordonner la nature. Les mille personnages de son œuvre les Rougon Macquart en sont l’illustration. Le langage ne lui a pas apporté le miracle qu’il en attendait. Moi, l’autre hiver, plus sourd que les cerveaux d’enfants. C’est une beauté parfaite proche de l’idéal grec. Puis, dans un projet d'épilogue pour la deuxième édition du recueil Les Fleurs du Mal en 1861, le poète s'adresse ainsi à Paris : « Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or ». J’ai heurté, savez-vous, d’incroyables Florides, Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux, D’hommes ! Maint page10 épris du hasard,Maint seigneur et maint RonsardÉpieraient pour le déduit11Ton frais réduit12 ! C’est d’ailleurs à Victor Hugo -lui-même exilé- qu’est dédié ce poème. Les poèmes de Baudelaire combinent donc romantisme, formalisme de l’art pour l’art et en même temps portent en germe le symbolisme à venir de Verlaine ou Mallarmé. On retrouve ici la vision platonicienne et l’opposition au monde sensible/monde intelligible. Il fréquente les cercles littéraires, lit beaucoup et devient disciple de Théophile Gautier. Couvert d'opprobre, son auteur subit un procès retentissant. (37 ans)D’abord admirateur des Parnassiens et même des romantiques, il les rejettera ensuite, « écoeuré » par leur lyrisme. ». Retrouve Alfa dans l'app, sur le site, dans ta boîte mails ou sur les Réseaux Sociaux. Car c’est bien de Rimbaud qu’il s’agit à travers le « bateau ivre ». Ces sections peuvent être considérées comme les étapes d'un voyage explorant la misère de l'homme. Tableaux parisiens (section initialement absente) . C’est pourquoi le  poète doit  « être voyant, se faire voyant »pour  « arrive(r) à l’inconnu! Ce poème exprime avec force le dualisme primordial existant entre la lourdeur de l’Ennui et l’aspiration à la Beauté : « Pour soulever un poids si lourd, Sisyphe, il faudrait ton courage ! Le réel n’est qu’apparence et le poète va chercher le sens caché, faire jaillir la vérité. “J’ai vu »  affirme la certitude de ses visions. Toutefois l’expérience esthétique, comme l’amour, ne permet pas, ou bien rarement,  d’atteindre à l’idéal de perfection…et le spleen  n’est pas nécessairement vaincu. Le Spleen, c’est l’Ennui. Il a 46 ans. Dix nuits, sans regretter l’oeil niais des falots ! J’ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries. Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,Ce beau matin d'été si doux :Au détour d'un sentier une charogne1 infâmeSur un lit semé de cailloux. Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs !Et, peut-être, les mâts, invitant les orages,Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufragesPerdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots …Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots ! Enfin, le spleen c’est aussi le sentiment d’horreur d’être enfermé à l’intérieur de ce monde fini, matériel. Nos conseillers pédagogiques sont là pour t'aider et répondre à tes questions par e-mail ou au téléphone, du lundi au vendredi de 9h à 18h30. Ce réalisme était particulièrement choquant en poésie. Toute lune est atroce et tout soleil amer : L’âcre amour m’a gonflé de torpeurs enivrantes. Admis au lycée Louis le Grand à Paris en 1836, qui à l’époque  est déjà un lycée prestigieux, Baudelaire y poursuit ses études  durant trois ans, jusqu’à son renvoi, en avril 1839, alors qu’il est en classe de philosophie (Terminale actuelle). Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis, Et que de l’horizon embrassant tout le cercle Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits; Quand la terre est changée en un cachot humide, Où l’Espérance, comme une chauve-souris, S’en va battant les murs de son aile timide Et se cognant la tête à des plafonds pourris; Quand la pluie étalant ses immenses traînées D’une vaste prison imite les barreaux, Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux. Les Fleurs du Mal sont avant tout le livre d’une confession, d’un coeur mis à nu. Le Bateau ivre illustre parfaitement le projet rimbaldien. Métaphores, visions se succèdent, s’entrechoquent et s’expriment à travers les sonorités, les hyperboles. Le mot « confession » ravalé à la scatologie, en … Le procureur, M. Pinard, incrimine treize poèmes du recueil. ». Mais c’est toujours l’angoisse qui gagne. Mais il y a danger a ainsi quitter l’ici pour l’ailleurs. Un Ennui métaphysique. C’est le neveu de Napoléon Ier , Louis Napoléon qui devient Président par une élection au suffrage universel. La littérature d'idées, du XVIe au XVIIIe siècle Puis Baudelaire choisit Les Limbes, titre plus mystérieux. Plus   globalement le terme idéal englobe chez Baudelaire tout ce qui est divin, parfait pur, par opposition au monde matériel corrompu par le mal, dévoré par l’Ennui. », « C’est à la fois par la poésie et à travers la poésie, par et à travers la musique que l’âme entrevoit les splendeurs situées derrière le tombeau », Pour lui, la poésie est le lieu où s’exprime « le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art, dont l’autre côté est l’éternel et l’immuable ». Le romantisme exalte les thèmes du destin, de la mélancolie, de l’imaginaire, du fantastique, de la mort, du satanique, de l’occulte, du rapport de l’homme au temps. Elle est une conscience, le travail de toutes les forces de l’esprit. Il rejoint ainsi les nombreux artistes qui refusent d'adhérer aux valeurs d'une société bourgeoise et conformiste. Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents. Le moi du poète est donc un autre moi, impersonnel. L’Idéal c’est la capacité à sentir la Beauté et comprendre le monde invisible des choses spirituelles dont le monde visible n’est que le reflet. Il annonce même ce qui succèdera au symbolisme. Un peu plus tard, c’est Apollonie Sabatier qui occupe toutes ses pensées. Elle est une promesse de voyage qui peut soulager les maux. Dans les Fleurs du Mal, Baudelaire affirme l’originalité de sa création politique, il déclare qu’il veut tel un alchimiste « transformer la boue en or ». Les Fleurs du Mal, est déjà une forme d’oxymore, en parcourant les titres du recueil, on note « Le Crépuscule du matin », « Horreur sympathique », « Le Mort joyeux »… Rien n’est simple chez Baudelaire, on le voit dès le premier poème qui prouve qu’une malédiction, peut être, en réalité une « Bénédiction ». Le poète, c’est aussi celui qui « comprend sans effort/le langage des fleurs et des choses muettes », et donc aussi un initié capable de déchiffrer langage des choses et de le traduire au reste de l’humanité. Hugo voit dans le poète un guide ; quant à Baudelaire, il voit le poète comme un traducteur capable de percevoir par les correspondances, le sens caché des choses ouvrant ainsi la voie au symbolisme. Elle impose ses valeurs morales et ses modes de vie. Million d’oiseaux d’or, ô future Vigueur ? Le poète y a d'ailleurs vécu la plus grande partie de son existence. un « traducteur », un « déchiffreur de l’universelle analogie ». Mais Baudelaire croule sous les dettes et part en Belgique pour y donner des conférences. La syntaxe réunit paysages, hommes, objets,  bêtes.. . Pour eux ,la vérité se dérobe derrière des symboles, des signes. Les Paradis artificiels (1861) sont un  essai psychologique et littéraire sur les effets du haschich et de l’opium. Du flot bleu, ces poissons d’or, ces poissons chantants. Cette œuvre va choquer la morale bourgeoise. Finalement, ni le carcan de l’enseignement classique prodigué par des professeurs intransigeants et hautains, ni les attentes de son beau-père et de sa mère n’ont réussi à contenir le caractère explosif de celui qui allait ouvrir la voie à la poésie moderne. Il choisit d’habiter l’île Saint-Louis, lie des relations amicales avec d’autres jeunes poètes ou artistes, notamment  Théodore de Banville. Et pourtant, pas question de rentrer au port. (perte de la parole…). La même année, la publication du Madame Bovary de Flaubert, aboutit également à un procès pour immoralité :   les réalistes sont accusés de vouloir démoraliser la population en montrant la misère. En 1857, il écrit dans l'esquisse d'un poème : « J'ai pétri de la boue et j'en ai fait de l'or » (« Orgueil », Les Fleurs du Mal). J’ai vu des archipels sidéraux ! « Le seul éloge que je sollicite pour ce livre est qu'on reconnaisse qu'il n'est pas un pur album mais qu'il a un commencement et une fin. Après le bac, malgré la volonté de ses parents, il refuse de tenter toute carrière autre que la littérature et  choisit délibérément une vie de bohème. C’était un opium divin dans Les Phares, ici elle est à la fois divine et infernale. J’ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies. Des écroulements d’eaux au milieu des bonaces. Pardon !Te faire don. Quand viendra le matin livide, Tu trouveras ma place vide La forme : Baudelaire se place du côté d’un certain classicisme formel. et j’ai lu tous les livres.Fuir ! pour contrebalancer l’insatisfaction devant le monde réel. Ébauche de commentaire du poème « la mort des pauvres ». Mais on croyait au génie de M. Baudelaire, il fallait exposer l’idole longtemps cachée à la vénération des fidèles. […]Nous sommes nos rêves de nous, des lueurs d’âme,Chacun est pour autrui rêves d’autrui rêvés. La société du Second Empire a donc sévèrement jugé ce recueil dans lequel Baudelaire n'hésite pas à s'aventurer « au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau ». Au lieu d'un haillon3 trop court,Qu'un superbe habit de courTraîne à plis bruyants et longsSur tes talons ; En place de bas trouésQue pour les yeux des roués4Sur ta jambe un poignard d'orReluise encor ; Que des nœuds mal attachésDévoilent pour nos péchésTes deux beaux seins, radieuxComme des yeux ; Que pour te déshabillerTes bras se fassent prierEt chassent à coups mutins5Les doigts lutins6. Les correspondances jouent sur deux plans : a) Les correspondances horizontales (Synesthésie), C’est l’idée que le monde qui nous entoure, malgré son apparent désordre et son chaos, possèderait une profonde unité. En juillet 1857, Charles Baudelaire publie son œuvre majeure : Les Fleurs du Mal. Comment la métaphore de la boue et de l'or explique-t-elle le principe de création poétique . Les Fleurs du Mal (1857). Le texte est modifié et réédité en 1861. J’aurais voulu montrer aux enfants ces dorades. un scarabée, se nourrit de la merde du monde pour lequel il oeuvre, et de cette nourriture abjecte il parvient, parfois, à faire jaillir la beauté. C’est la dissolution de l’idéal,  qui plonge le poète dans un abîme d’ennui, qui est la conscience de l’infinie , de la mort au travail dans le tic tac de l’horloge, dans la chute de chaque seconde, et qui est désormais un gouffre dont aucun dieu ne peut nous sauver, qu’aucune promesse de résurrection ne peut vaincre. Il rentre à Paris en 1836. Pour Baudelaire, « il y a dans tout homme, à toute heure, deux postulations simultanées, l’une vers Dieu, l’autre vers Satan. Il peut désormais prendre un nouveau départ. Dans la section « Tableaux parisiens » le poème liminaire « Paysage » définit le projet de cette nouvelle partie. Le parcours associé à l’étude intégrale des Fleurs du Mal s’intitule « Alchimie poétique : la boue et l’or ». Et comme Baudelaire, il rêve d’ailleurs. Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ; Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues. C'est une section que Baudelaire a ajoutée entre la 1re et la 2de édition. Il y affirme hautement, comme dans le premier, son admiration pour Eugène Delacroix, rend  un juste hommage aux supériorités de M. Ingres,  Le temps s’est chargé de confirmer presque tous les jugements, alors singulièrement audacieux et personnels, qu’il a formulés  . De la Mer, infusé d’astres, et lactescent, Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême. Situer une œuvre dans son contexte. La versification aussi. », Podcast France inter : Baudelaire et Les Fleurs du Mal. Plus douce qu’aux enfants la chair des pommes sûres, Et des taches de vins bleus et des vomissures. Le romantisme se retrouve dans tous les genres littéraires : roman, poésie, théâtre…. En 1955, Yves Bonnefoy, grand poète contemporain écrit dans sa préface aux Fleurs du mal : « Voici le maitre livre de notre poésie ». Le processus a pour but de percer les secrets de la matière pour transformer un métal vil en métal précieux. En 1897 sont également publiées les notes, pensées et anecdotes de l'auteur sous le titre Mon cœur mis à nu. Des cloches tout à coup sautent avec furie Et lancent vers le ciel un affreux hurlement, Ainsi que des esprits errants et sans patrie Qui se mettent à geindre opiniâtrement. Le réel n’est qu’apparence et le poète va chercher le sens caché, faire jaillir la vérité. Si l’on fait exception du célèbre projet d’épilogue à la seconde édition du recueil, où apparaît la formule « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or », un seul poème, « Alchimie de la douleur », traite explicitement du sujet. Lisez ce Divers Cours et plus de 252 000 autres dissertation. dites à la vermine9Qui vous mangera de baisers,Que j'ai gardé la forme et l'essence10 divineDe mes amours décomposés ! Le recueil s'appelle d'abord Les Lesbiennes en référence aux habitantes de Lesbos, île de la mer Égée, capitale de la poésie lyrique. Mais « La chevelure » traduit une ivresse communicative. Mais   même si les mots ne suffisent pas à changer le monde et la vie, même si l’on peut se perdre dans les mots comme on se noie dans l’océan, cette expérience est primordiale, essentielle et débouchera vers un nouvel ailleurs. Et les ressacs et les courants : je sais le soir. telle vous serez, ô la reine des grâces,Après les derniers sacrements8,Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses,Moisir parmi les ossements. Les tentations charnelles étant illusoires, le poète se révolte contre Dieu en se tournant vers Satan, prince des déchus. Tu portes plus galammentQu'une reine de romanSes cothurnes2 de veloursTes sabots lourds. Toutes les ressources du langage poétique sont mises à contribution pour entraîner le lecteur dans cette fête des sens et lui donner l’impression du nouveau : jeux de sonorités, rythmes berceurs, couleurs crues, associations de mots inattendues, mots rares ou inventés, effets synesthésiques, métaphores insolites. L’euphorie, le sentiment de liberté,  la jouissance que ressent le voyant  s’effacent devant l’amertume. Sa haine, son dégout du monde ancien est trop fort. Eugène Delacroix (1798-1863)  est considéré comme le représentant majeur du romantisme. le poème Correspondances) ,Ce sont les synesthésies. Tout le dernier quatrain refuse ce monde ancien :   traditions,   honneurs “drapeaux et flammes”, héritages intellectuels, contraintes ….
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